L'hématurie se définit comme un nombre anormalement élevé d'érythrocytes dans l'urine. Normalement on retrouve moins de 1,5 millions de globules rouges dans une urine de 24 heures. Ce nombre représente un décompte inférieur à 5 globules rouges/champ avec un objectif 40X. L'hématurie significative, c'est-à-dire un décompte supérieur à 5 gl. rouges/champ, confirmée par plus d'un spécimen, est normalement associée à une pathologie des voies urinaires.
A l'examen microscopique, on peut distinguer deux types d'hématurie.
L'hématurie des voies urinaires basses
Le premier type se caractérise par des érythrocytes normaux, c'est-à-dire légèrement colorés avec, la forme typique du globule rouge. Cette forme d'hématurie est le plus souvent associée à un problème des voies urinaires basses.
L'hématurie dysmorphique
Le deuxième type d'hématurie, que l'on appelle dysmorphique ou rénale, se caractérise par la présence d'érythrocytes fantômes, d'une anisocytose très marquée, et surtout, d'un pourcentage élevé (>20%) de dysmorphocytose.
La dysmorphocytose se reconnaît par des formes bizarres et des protubérances de la membrane (spicules) qui rappellent les acanthocytes. Schramek a démontré que la dysmorphocytose peut être reproduite in vitro, mais seulement si l'on combine chocs osmotiques et milieu hémolytique. Cette combinaison se compare au trajet, jusqu'à la vessie, des érythrocytes qui accèdent à l'espace urinaire par le glomérule. Dans une glomérulonéphrite, la dysmorphocytose peut toucher 80 % des érythrocytes. Pour que ce critère soit valable, il faut que l'examen microscopique se fasse dans un délai raisonnable (aucun changement significatif avant 5h à T° de pièce) . Il n'est pas rare de voir, dans un sédiment, ce qui semble être deux populations d'érythrocytes. Cette situation pourrait correspondre à une hématurie mixte.
Une altération érythrocytaire spécifique à la maladie glomérulaire a été décrite. Les cellules G1 sont décrites comme des érythrocytes en forme de beigne avec un ou plusieurs spicules (blebs) et sont considérées comme un marqueur fiable de la maladie glomérulaire. Tomita et al
Nagama et al ont raffiné la notion de la dysmorphocytose. Les cellules dysmorphiques (G1), appelés D, se subdivisent en trois groupes. Ceux-ci sont appelés D1, D2, et D3.
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La sensibilité des cellules D3 et D1 et D2 pour la détection de la maladie glomérulaire est de 73% and 46% respectivement. La spécificité est de 93% et 99%