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L'épithélium
L'épithélium est un des quatre tissus primaires (Epithélium, tissu conjonctif, muscle, tissu nerveux). Ce tissu se caractérise par une absence ou une très faible quantité de substance intercellulaire; ce qui donne des cellules serrées les unes aux autres. L'épithélium se subdivise en deux types dont le premier est l'épithélium de recouvrement. Celui-ci est arrangé en feuillets et repose sur une membrane basale qui le sépare du tissu conjonctif sous-jacent. Le deuxième type est l'épithélium glandulaire. L'épithélium de recouvrement est de deux types. Le premier est dit simple parce qu'il est formé d'une seule couche de cellules retenues ensemble solidement. Le deuxième, dit stratifié, est composé de plusieurs couches.
Les cellules épithéliales de surface d'un épithélium simple ou stratifié peuvent être pavimenteuses, cuboïdes ou cylindriques. La cellule pavimenteuse est plate avec un contour irrégulier. La cuboïde est aussi haute que large et une vue de la surface de l'épithélium montre des cellules polygonales. La cylindrique est plus haute que large avec le noyau près de la base. Une vue superficielle de l'épithélium montre, comme pour la cuboïde, des cellules polygonales. Le recouvrement des tubules est constitué d'un épithélium simple cuboïde ou cylindrique.
L'épithélium stratifié peut être pavimenteux, cuboïde, cylindrique ou de transition. Ce quatrième type d'épithélium est important pour les voies urinaires. Il doit son nom au fait que l'on croyait qu'il représentait une transition entre le cylindrique et le pavimenteux. Ce nom est conservé même si nous savons aujourd'hui qu'il constitue un type en soi. Les couches profondes sont normalement cylindriques, tandis que les couches intermédiaires sont de formes variables. La cellule de surface est arrondie.
Cet épithélium est formé d'environ sept couches de cellules dans la vessie; de quatre ou cinq dans la paroi des uretères et de deux ou trois dans le bassinet. La cellule de surface est appelée transitionnelle ou urothéliale. L'épithélium de transition est caractéristique du recouvrement de la région qui va du bassinet à l'urètre.
L'exfoliation est l'élimination dans la sécrétion -dans notre cas l'urine- d'une cellule ou d'un groupe de cellules de surface -la paire est fréquente. Ce phénomène doit son nom par analogie avec la chute des feuilles d'un arbre. Cette exfoliation est normalement le résultat du renouvellement normal de l'épithélium. Une augmentation de l'exfoliation peut être causée par une pathologie qui agit en augmentant la mortalité cellulaire ou en affaiblissant le lien entre les cellules et la membrane basale.
L'aspect de la cellule retrouvée dans l'urine peut être très différent de celui observé dans le tissu. A cause de la contrainte tissulaire qui disparaît, la cellule s'arrondit. Parce que la cellule est moribonde, elle doit subir l'effet osmotique de l'urine, un milieu qui n'entretient pas la vie cellulaire. Cette dernière situation provoque toute sortes de dégénérescences en particulier, s'il y a une stase urinaire. Le chemin est long pour la cellule tubulaire proximale; celle-ci devra subir des variations importantes d'osmolalité. Dans ces conditions, retrouver une cellule intacte avec toutes ses caractéristiques, comme dans les planches d'histologie, est un événement exceptionnel.
Pour identifier efficacement les cellules des voies urinaires il faut, comme Segasothy , marquer avec des anticorps monoclonaux comme ceux de la série URO. Cette approche est naturellement trop lourde pour la routine; il nous faut donc utiliser une nomenclature adaptée aux possibilités de la méthode. Ainsi, les termes, cellule tubulaire (rénale) ou cellule urothéliale (transitionnelle), permettent une grande variabilité d'aspects et sont suffisamment précis pour la plupart des spécimens de routine.